Perle de Lune

Je t’attends de Thierry Lefèvre et Françoise Grard

Je t’attends

de

Thierry Lefèvre et Françoise Grard

Roman jeunesse épistolaire

Flammarion, collection Tribal – août 2010

140 pages – 7€

Présentation de l’éditeur :

« Salut Léa,

Léa, tu sais, ne te crois pas obligée de me répondre. Moi, je pense à toi, et à ce qui s’est passé… Moi, je suis là. Je te l’ai assez dit, mais je le répète. Et je t’embrasse, petite Léa-caillou.

Léo »

Léa a vécu un drame qui a bouleversé sa vie. Léo écrit à Léa. Pour lui dire qu’il est là, qu’il pense à elle, qu’à deux on est plus forts. Et, peu à peu, Léa reprendre confiance dans la vie…

Commentaire :

L’année dernière, j’avais distribué une liste de livres en rapport avec une séquence épistolaire. Pour cela, le site Ricochet m’avait été d’une très grande aide ! Je t’attends en faisait partie. C’est la présentation faite par un élève, le titre, la couverture qui m’ont donné envie d’en savoir plus. Et mardi dernier, en errant dans les rayons de la médiathèque, je découvre ce livre qui était enfoui dans un coin de ma tête.

Je suis bien contente de l’avoir emprunté car l’histoire m’a vraiment emportée. C’est donc un échange de lettres entre Léa, lycéenne qui vient de perdre sa mère et Léo, son ami. La relation entre ces deux personnages grandit et se nourrit par cette correspondance et chacun dévoile un peu plus de lui à chaque nouvelle lettre. J’ai beaucoup aimé la description de la relation adolescents-parents qui m’a rappelé beaucoup de souvenirs. De plus, sans vouloir trop en dévoiler, une réflexion sur le handicap est également très intéressante.

J’ai aussi découvert avec surprise que ce roman avait été écrit à quatre mains. Les deux auteurs se sont répartis les personnages puis se sont réellement envoyés les lettres, faisant ainsi avancer l’histoire sans suivre une ligne directive. J’adore l’initiative.

Extraits :

  • Léa écrit à son père avec lequel elle a beaucoup de mal à communiquer :

« Léo a des parents qui semblent normaux. Tout a une place dans leur famille et tout est bien rangé, y compris les sentiments. Rien ne doit dépasser. Et pourtant, on sent qu’au fond d’eux, derrière les apparences construites comme des palissades, c’est un fichu bordel aussi.

Papa (j’ai du mal à écrire ce mot, à le prononcer quand je me relis ; je me dis que je vais m’habituer), j’aimerais qu’un jour on essaie de ranger ensemble tout notre bazar. Et puis tu me dirais ce qui s’est passé, réellement passé, tu me dirais pourquoi tu es parti… » (p.79)

  • Léa écrit cette fois à Léo et lui explique les changements qui commencent à s’opérer en elle grâce à leur « amitié ».

« Je ne peux pas t’attendre : noter tous tes progrès, tous ceux dont tu parles et continueras de parler dans tes lettres et ceux que tu feras entre deux envois ; attendre que le feu s’éteigne de lui-même (ma rage me quitte, et, ça aussi, ça me fait bizarre : jamais je n’ai été aussi calme de toute ma vie). Je suis contente, tu sais, Léo, de ces sensations nouvelles, j’en suis vraiment contente. Mais j’en ai une trouille bleue : je ne me reconnais pas.

Pourvu.

Que.

J’y.

Arrive.

C’était plus facile d’être une petite conne. » (p.94)

Poster un commentaire »